Origine et théoriciens du modèle VAKOG
Le modèle VAKOG en Programmation Neuro-Linguistique (PNL) a été élaboré par Richard Bandler et John Grinder dans les années 1970. Ces deux théoriciens, l’un mathématicien et psychologue, l’autre linguiste, ont développé la PNL comme une méthode de psychothérapie de courte durée. Ils ont introduit le modèle VAKOG pour décrire comment les gens perçoivent le monde à travers cinq canaux sensoriels principaux :
- Visuel (V) : Ce canal concerne ceux qui perçoivent principalement à travers ce qu’ils voient.
- Auditif (A) : Ce canal s’adresse à ceux qui traitent l’information principalement par ce qu’ils entendent.
- Kinesthésique (K) : Pour ceux qui ressentent le monde à travers les sensations corporelles et le toucher.
- Olfactif (O) et Gustatif (G) : Ces canaux, bien que moins fréquemment utilisés que les trois premiers, concernent la perception à travers l’odorat et le goût.
Bandler et Grinder ont initialement exploré comment les personnes utilisent des canaux sensoriels spécifiques pour percevoir et interpréter le monde. Ils ont avancé que ces modes de représentation sensorielle dictent comment une personne interagit avec le monde et traite les informations. Ce modèle permet une distinction plus fine des styles de traitement de l’information et des préférences cognitives, particulièrement utile dans des contextes éducatifs et thérapeutiques où la compréhension des méthodes de traitement de l’information par les individus est cruciale. Le modèle VAKOG est souvent utilisé pour identifier les préférences dominantes des individus, facilitant ainsi des approches personnalisées en éducation, communication, et même en thérapie.
Différentier les différentes sensibilités sensorielles
VAKOG un acronyme utilisé pour représenter différentes sensibilités individuelles basées sur les sens. Chaque lettre correspond à un type de perception sensorielle qui reflète une manière unique de percevoir et d’interagir avec le monde.
En reconnaissant les préférences individuelles, il est possible de personnaliser les méthodes d’apprentissage, de communication et d’expression, ce qui est particulièrement utile en contexte thérapeutique comme l’art-thérapie. Ces préférences ne sont pas exclusives ou fixes, et les personnes peuvent avoir une combinaison de styles qui varient selon le contexte et l’expérience.
V : visuel (visual)
Les personnes qui préfèrent le mode visuel comprennent et retiennent mieux l’information lorsqu’elle est présentée sous forme de schémas, graphiques, diagrammes, vidéos ou images. Elles ont tendance à utiliser des phrases comme « je vois ce que tu veux dire » ou « ça me donne une image claire de la situation. » Elles aiment souvent prendre des notes colorées, créer des mind maps, ou visualiser des concepts à travers des dessins. Les environnements organisés et esthétiques sont souvent importants pour ces personnes.
A : auditif (auditory)
Les personnes auditives apprennent mieux en écoutant et en discutant. Elles sont sensibles aux explications verbales, aux discours, aux conversations et aux enregistrements sonores. Elles pourraient dire « je t’entends » ou « ça sonne bien. » Ces personnes apprécient souvent les cours magistraux, les podcasts, ou même l’utilisation de mnémoniques verbaux pour retenir l’information. Elles aiment aussi parler de ce qu’elles apprennent pour renforcer leur compréhension.
K : kinesthésique (kinesthetic)
Les personnes kinesthésiques apprennent mieux par l’action et les expériences pratiques. Elles préfèrent les activités impliquant du mouvement, du toucher, et de la manipulation d’objets. Elles peuvent dire « ça me touche » ou « je sens que c’est juste. » Ces personnes aiment les ateliers pratiques, les expériences de laboratoire, ou les jeux de rôle. Elles retiennent mieux l’information en participant activement, par exemple en bricolant, en construisant des modèles, ou en faisant des démonstrations.
O : olfactif (olfactory)
Les personnes olfactives apprennent et se rappellent mieux à travers les odeurs et les parfums. Bien que cet aspect soit moins fréquemment inclus dans les modèles éducatifs, il est pertinent pour ceux dont les souvenirs et les associations émotionnelles sont fortement liés aux odeurs. Ces personnes peuvent dire « cette odeur me rappelle… » ou « ça sent le succès. » Les arômes peuvent être utilisés pour créer des ambiances spécifiques ou rappeler des souvenirs dans des contextes créatifs ou thérapeutiques.
G : gustatif (gustatory)
De manière similaire à l’olfactif, le gustatif concerne les personnes qui apprennent à travers le goût. Bien que rare et moins documenté, ce sens peut être significatif pour ceux qui utilisent le goût pour se connecter à des souvenirs ou des expériences. Ces personnes pourraient dire « ça a un goût de… » ou « cette saveur m’évoque… » En art-thérapie ou dans des contextes culinaires, l’exploration des saveurs peut aider à exprimer des émotions ou à rappeler des souvenirs.
Avantages et critiques du modèle VAKOG
Avantages
Le modèle VAKOG est un outil précieux pour personnaliser l’apprentissage et la communication. En identifiant les canaux sensoriels préférés, tu peux adapter les méthodes d’enseignement ou de communication pour maximiser l’efficacité. Par exemple, une personne ayant une préférence visuelle peut bénéficier de graphiques et de schémas, tandis qu’une personne kinesthésique pourrait préférer les activités pratiques.
De plus, ce modèle aide à comprendre les différences individuelles dans la perception et l’interprétation des informations. En contexte thérapeutique, comme en art-thérapie, il peut révéler des chemins d’expression et de transformation unique à chaque individu.
Critiques
Cependant, le modèle VAKOG n’est pas sans critiques. Certains psychologues et éducateurs argumentent que les styles d’apprentissage ne sont pas aussi rigides et que les individus bénéficient d’une approche multi-sensorielle. Les recherches empiriques sur l’efficacité des styles d’apprentissage spécifiques sont également mitigées, suggérant que la flexibilité et l’exposition à divers modes d’apprentissage peuvent être plus bénéfiques.
Il est pertinent d’avoir le modèle VAKOG en tête dans en art-thérapie puisqu’on propose un accompagnement multisensoriel, pour individualiser les séances au plus proche de son patient. Toutefois, l’approche empirique et pratique l’emporte sur les théories et il faut se méfier de ne pas enfermer ses pratiques sur des aprioris. Comme tout modèle, il faut se méfier de son dogmatisme et ne pas chercher à tout prix à placer les individus dans des cases.
Les apports du modèle VAKOG en art-thérapie
En art-thérapie, le modèle VAKOG peut être particulièrement utile pour adapter les méthodes d’expression et de transformation des émotions avec une approche multi-arts selon les affinités sensorielles de chaque personne. Le portrait VAKOG peut s’établir lors de la première séance durant l’anamnèse et sera affinée par la suite au cours des séances de manière empirique, pour rester au plus proche du patient.
Utiliser le modèle VAKOG en art-thérapie permet de mieux cibler les interventions thérapeutiques en fonction des préférences individuelles. Cela facilite l’expression authentique et la transformation des maux en art, créant ainsi un espace où chacun peut se connecter à sa propre vérité intérieure. En fin de compte, l’objectif est d’utiliser ces préférences pour ouvrir des voies d’expression uniques, facilitant un travail sur soi profond et significatif. Par la prise en compte de la sensibilité du patient, chaque séance est réellement unique.
Voici quelques exemples concrets d’exercices possibles selon la sensibilité de chacun.e :
Pour une personne de type visuel en art-thérapie, l’accompagnement peut se focaliser sur des activités qui stimulent la perception visuelle et la créativité graphique. Cela peut inclure la peinture, le dessin, la création de collages ou l’utilisation de la photographie pour explorer et exprimer des sentiments et des pensées. L’utilisation de cartes d’imagerie, de vision boards, ou même de réalité virtuelle peut enrichir l’expérience, permettant aux participants de visualiser des scénarios qui facilitent l’introspection et la guérison. Ces méthodes aident les personnes visuelles à externaliser leurs émotions de manière créative et visuellement engageante, rendant le processus thérapeutique à la fois efficace et profondément personnel.
Pour une personne de type auditif en art-thérapie, l’accompagnement peut se concentrer sur l’utilisation de la musique, des sons, et des discussions thérapeutiques. Les activités peuvent inclure l’écoute et la création de musique, l’utilisation de poésie sonore ou de narration, et des exercices d’écoute active pour explorer et exprimer des émotions. L’enregistrement de réflexions orales ou la participation à des groupes de discussion peuvent également être bénéfiques. Ces approches permettent aux personnes auditives de traiter leurs émotions à travers les sons et les dialogues, offrant un canal expressif qui correspond à leur sensibilité naturelle à l’écoute et à la communication verbale.
Pour une personne de type kinesthésique en art-thérapie, l’accompagnement pourrait se concentrer sur des activités qui impliquent le mouvement et le toucher. Cela pourrait inclure la sculpture, la poterie, ou la construction de modèles, qui permettent une interaction physique directe avec les matériaux. Des techniques comme la danse ou le yoga thérapeutique peuvent aussi être intégrées pour explorer l’expression corporelle et émotionnelle à travers le mouvement. Ces approches aident à canaliser l’énergie physique et à traiter les émotions par l’action, offrant ainsi un moyen efficace pour les personnes kinesthésiques de se connecter à leurs expériences internes et de favoriser un processus de guérison émotionnelle.
Pour une personne de type olfactif, l’art-thérapie peut s’appuyer sur l’exploration des odeurs pour évoquer des souvenirs et des émotions. Les séances peuvent inclure la création de parfums personnalisés ou l’utilisation d’huiles essentielles, permettant de travailler sur des associations olfactives et leur lien avec des expériences passées. Des exercices de « souvenirs olfactifs » peuvent être utilisés pour aider la personne à se reconnecter à des moments significatifs de sa vie, en utilisant des odeurs spécifiques pour déclencher des souvenirs et des émotions enfouis. Cette approche aide à externaliser et transformer les émotions par le biais de la perception sensorielle des odeurs, offrant un espace pour l’expression et la guérison.
Pour une personne de type gustatif, l’art-thérapie peut inclure des activités qui exploitent la sensibilité aux goûts. Bien que moins exploité, cela pourrait inclure des séances de cuisine thérapeutique, où la préparation et la dégustation d’aliments permettent d’explorer des souvenirs et des émotions associés à différentes saveurs. Les exercices de dégustation consciente peuvent aussi aider à développer une meilleure conscience sensorielle et émotionnelle, en permettant à la personne de se connecter aux sensations gustatives et aux souvenirs qu’elles évoquent. De plus, la création de recettes ou la documentation des expériences culinaires peut servir de moyen d’expression personnelle, aidant à canaliser et transformer des émotions par le biais de l’expérimentation gustative.
Le modèle VAKOG ça t’inspire ?
Si tu as des questions ou des remarques sur ce modèle, tu peux me les poser en commentaire, via le formulaire contact, ou bien plus simplement en réservant un appel découverte pour voir comment je pourrais t’accompagner personnellement à distance sur internet ou bien en présence si tu habites au Sud de Paris en Essonne (91) :
Enfin, si cet article t’a plu, je t’invite à le partager sur les réseaux sociaux. Tu peux utiliser les visuels que je te propose, par exemple comme épingle sur Pinterest !
